Autant prévenir: il faudra venir plusieurs fois au Mac si l’on veut pleinement profiter de chacune de ses nouvelles expositions. Construites autour de la notion de collection, et extrêmement pluridisciplinaires, elles nous donnent à vivre un voyage artistique extraordinaire.
L’odyssée grandiose de Sylvie Selig dévoilée au Mac Lyon
Il s’agit même d’une odyssée au premier étage, avec l’œuvre gigantesque et grandiose de Sylvie Selig, qui donne son nom à l’exposition: River of no Return. Cette fresque peinte sur une toile de 140 mètres de long, suspendue et ondulant à la manière d’un cour d’eau, relate l’épopée de trois personnages et leur chien, le long d’une rivière. Le texte du récit, peint lui aussi, est en anglais. Car la bouillonnante octogénaire a passé une partie de son enfance en Australie, puis a beaucoup voyagé. « L’anglais est plus malléable, plus amusant et plus cartésien que le français« , explique-t-elle.
Sur sa toile monumentale, l’artiste découverte à la dernière Biennale d’art contemporain, s’est amusée à représenter 140 œuvres d’art – peintures, sculptures, architecture… A nous de les reconnaître, avec plus ou moins de succès, comme dans un “cherche-et-trouve” géant! Si les sculptures hybrides – silhouettes humaines surmontées de têtes d’animaux – également exposées peuvent effrayer les tout-petits, tous les enfants seront subjugués par cette œuvre maîtresse aux folles dimensions .
Un aperçu de l’extraordinaire collection d’Antoine de Galbert
Le voyage continue au deuxième étage qui accueille une petite partie de la collection d’Antoine de Galbert. Seulement 200 œuvres sur plus de 3000 ! Baptisée Désordres, l’expo est néanmoins “organisée”, comme le souligne le collectionneur qui a commencé à acheter de l’art dans les années 80. Elle débute ainsi avec des œuvres politiques, enchaîne avec un cabinet de curiosités (“On est un peu dans mon cerveau ici”, sourit-il), puis des installations ayant trait aux sciences et aux espèces animales… L’ensemble est spectaculaire, avec des œuvres qui empruntent à toutes les disciplines et tous les formats. Petits et grands n’en reviendront pas !
Un hommage à l’amitié
Après tant de densité, l’expo L’éloge des meilleur.es ennemi.es, logée dans un seul espace au dernier étage, apaise l’œil. Fruit d’une collaboration entre le Mac et le British Council de Birmingham, elle fait dialoguer des œuvres issues des collections des deux musées sur le thème de l’amitié. “Un thème intergénérationnel, dont toute une jeune génération d’autrices a parlé récemment, indique Marilou Laneuville, co-commissaire d’exposition.
Les 45 œuvres présentées évoquent l’amitié à proprement parler, sa dimension politique et sociale, la solitude qu’elle peut engendrer ainsi que les tensions qu’elle suscite parfois. Comme nous, les plus jeunes visiteur.ses auront peut-être un coup de cœur pour l’œuvre picturale et narrative de Fabien Verschaere. L’artiste y détaille le monde et les amis imaginaires qu’il s’est inventés, enfant, lors d’une longue hospitalisation.
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Nouvelles expositions du Mac Lyon. River of no Return; Désordres; L’éloge des meilleur.es ennemi.es. Du vendredi 8 mars au dimanche 7 juillet 2024. Cité Internationale, 81 Quai Charles de Gaulle, Lyon 6e. Tél. 04 72 69 17 17. mac-lyon.com/fr. Ouvert du mercredi au dimanche de 11h à 18h. Tarifs: 6 et 9€, gratuit – 18 ans.
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