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À l’aide des jeunes aidants avec La Pause Brin­dille

Publié le 12/01/2024
La Pause Brindille, association lyonnaise de soutien aux jeunes aidants, lance une campagne de sensibilisation pour informer la société sur la réalité méconnue de ces jeunes. Âgés de 7 à 25 ans, ils seraient plus d’un million en France, confrontés à la maladie, au handicap ou à l’addiction d’un proche. Focus avec Rebecca Billy, coordinatrice de l’association.

Qui sont les jeunes aidants ?

Ce sont des jeunes de 7 à 25 ans, confron­tés à un problème de santé au sein de leur famille ou de leur entou­rage : un parent, un frère, une sœur ou un conjoint, auquel ils vont appor­ter une aide quoti­dienne du fait de sa perte d’au­to­no­mie.

À La Pause Brin­dille, on accueille des enfants confron­tés à diffé­rents problèmes de santé. Il peut s’agir de mala­dies dégé­né­ra­tives comme le cancer, chro­niques comme le diabète ou bien psychiques telles que la bipo­la­rité ou la dépres­sion. Certains sont confron­tés au handi­cap, qui peut être mental ou moteur, ou encore à l’ad­dic­tion.

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Leur soutien peut être moral – être la personne qui main­tient le lien – ou logis­tique – faire les courses, le ménage, les repas, s’oc­cu­per du petit frère ou de la petite sœur… Certains gèrent aussi le trai­te­ment de la personne, en cas de diabète par exemple. Ces jeunes ont un rôle de petite maman au sein de la famille.

Quels impacts sur leur vie ?

Ce sont des enfants qui vont acqué­rir beau­coup de matu­rité. Elle est à double tran­chant : ils sont respon­sa­bi­li­sés trop vite donc ils perdent leur insou­ciance, en revanche ils acquièrent une auto­no­mie et des quali­tés rela­tion­nelles comme l’écoute, l’em­pa­thie et une bien­veillance natu­relle envers les personnes fragiles.

Souvent d’ailleurs, ils s’orientent vers les métiers du soin. Dans les groupes de parole qu’on anime avec les enfants, beau­coup veulent deve­nir psycho­logues. À La Pause Brin­dille, on essaie de faire que ces enfants se recentrent sur eux, leurs désirs, leurs besoins, leurs choix… C’est un vécu qui peut être lourd à porter avec d’im­por­tantes réper­cus­sions sur leur vie sociale et émotion­nelle, avec du stress et de l’iso­le­ment.

On a souvent de jeunes adultes épui­sés, en bout de course alors qu’ils ont la vie devant eux. Il est donc impor­tant de faire de la préven­tion santé le plus tôt possible pour que l’en­fant ne s’en­kyste pas dans cette situa­tion et soit épaulé pour construire aussi sa propre vie sans craquer, tomber dans des dépres­sions ou des addic­tions.

D’où votre campagne de sensi­bi­li­sa­tion…

Ces jeunes aidants sont très nombreux en France : on les estime à plus d’un million, bien qu’il n’existe pas de réel chif­frage natio­nal. Dans l’Aca­dé­mie de Lyon, ils seraient envi­ron 60 000 élèves. Or ces jeunes ne sont pas iden­ti­fiés, donc ils ne sont pas accom­pa­gnés. C’est pour­tant une popu­la­tion à risque qui a besoin d’être soute­nue.

Chacun peut aider. D’abord en s’in­for­mant dans une logique de détec­tion, car ce sont des jeunes qui souvent ne parlent pas de leurs problèmes. Il s’agit de se deman­der qui autour de nous peut être dans ce cas, leur deman- der comment ils vont vrai­ment, de quoi ils ont besoin… Si on est ensei­gnant, s’in­té­res­ser à ses élèves, surtout si on sait qu’ils ont une situa­tion fami­liale parti­cu­lière. Et accueillir leur parole.

Beau­coup de jeunes ont osé parler et n’ont pas reçu l’écoute suffi­sante, par manque de sensi­bi­li­sa­tion de ces adultes-là. Il faut ouvrir un espace où ils se sentent légi­times de parler, puis orien­ter ces jeunes vers des dispo­si­tifs de soutien.

Comment détec­ter les jeunes aidants ?

Un jeune distant qui a tendance à s’ef­fa­cer ou est souvent fati­gué peut nous invi­ter à creu­ser. À l’in­verse, cela peut être des jeunes qui ont des réac­tions de colère ou en forte demande d’at­ten­tion. Pour détec­ter comme pour aider, c’est impor­tant de propo­ser des espaces d’échanges, d’écoute et de répit : des espaces où on peut se construire comme un adulte épanoui.

La Pause Brin­dille déploie en ce moment le dispo­si­tif Ambas­sade Brin­dille pour créer des safe places dans les collèges et les lycées : des espaces d’échanges animés par des jeunes. À ce jour, on a deux lycées parte­naires, à Ample­puis et la SEPR à Lyon. C’est plus labo­rieux avec les collèges, qui nous disent ne pas avoir de jeunes avec de tels problèmes. Pour­tant, on sait très bien qu’ils sont nombreux parmi les 8–12 ans. Il y a encore en France une vraie mécon­nais­sance autour du sujet des jeunes aidants.


La Pause Brin­dille, 28 rue Paul-Chena­vard, Lyon 1er. En savoir plus sur la campagne, parti­ci­per ou faire un don: par tél. au 06 19 52 46 21. Par email à contact@­la­pau­se­brin­dille.org. Sur inter­net à lapau­se­brin­dille.org ou sur Tiktok. Insta­gram : @lapau­se­brin­dille.

Merci d’avoir lu cet article ! Si vous avez un peu de temps, nous aime­­­rions avoir votre avis pour nous aider à nous amélio­­­rer. Pour ce faire, vous pouvez répondre anony­­­me­­­ment à ce ques­­­tion­­­naire ou nous envoyer un email à cbioud@­grains­de­sel.com. Merci beau­­­coup !

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© Salomé Tribet

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