À Grigny, un modèle de réus­site de l’école inclu­sive

Si les dysfonc­tion­ne­ments de l’école inclu­sive française sont nombreux, le bilan n’est pas néga­tif partout. Des solu­tions fonc­tionnent, a fortiori lorsque des collec­ti­vi­tés locales s’en emparent. C’est ce qu’a fait la ville de Grigny, en ouvrant en 2022 une unité d’en­sei­gne­ment en mater­nelle autisme (UEMA). Créé en 2018, ce dispo­si­tif, implanté en école ordi­naire et où le secteur médico-social détache des ensei­gnants spécia­li­sés, accueille sept enfants autistes de 3 à 6 ans et autant de profes­sion­nels.

Lorsque l’Édu­ca­tion natio­nale a proposé d’ex­pé­ri­men­ter ce dispo­si­tif en Métro­pole lyon­naise, Xavier Odo, maire de Grigny, s’est tout de suite porté volon­taire. Et n’a pas hésité à enga­ger les moyens néces­saires. « On a des familles sans solu­tion et je pense que la Répu­blique ne peut pas se permettre de lais­ser des enfants au bord de la route  », témoigne-t-il.

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Une aven­ture que Benja­min Laurent, direc­teur de publi­ca­tion pour Cortex TV, une plate­forme de vidéo lyon­naise dédiée au handi­cap, docu­mente dans son film La Classe des cocci­nelles. « C’était impor­tant pour moi de montrer ce qui se fait et l’im­pact posi­tif, de montrer le travail de ces profes­sion­nels et comment cela permet aux enfants de progres­ser  », confie-t-il.

Une course pour l’au­to­no­mie des enfants handi­ca­pés

Avec pudeur, le docu­men­taire suit le quoti­dien de Liam, Zayim et Médine, entou­rés d’édu­ca­trices spécia­li­sées, de psycho­mo­tri­ciens, d’une ortho­pho­niste et d’un psycho­logue. Benja­min filme leur patient travail, les remé­dia­tions – exer­cices de tri, dénom­bre­ment, pronon­ciai­ton, etc. – qu’ils mettent en place avec les enfants pour permettre l’ap­pa­ri­tion du langage, de la motri­cité fine et l’ap­pren­tis­sage de la vie de groupe. «  Plus on fait ça tôt, plus ça permet d’at­té­nuer les effets de l’au­tisme, explique Benja­min. On le voit avec le petit Médine, non verbal, qui rentre en UEMA agité et apeuré, et qui petit à petit s’ouvre et commence à parler. »

Implan­tés dans une école ordi­naire, Liam, Zayim et Médine côtoient les autres élèves lors des récréa­tions et des temps « Super copain  », leur permet­tant de progres­ser à leur contact et aux autres d’ap­prendre la diffé­rence. Une mixité fonda­men­tale pour « tirer tout le monde vers le haut » selon les mots de Benja­min:

« Quand un parent apprend que son enfant est autiste, c’est une course pour son auto­no­mie pendant 20 ans, appuie-t-il. La première chose à laquelle il pense, c’est  »qu’est-ce qui va se passer quand je ne serais plus là pour m’oc­cu­per de lui ? » La maman de Médine le dit dans le docu­men­taire: “Pour moi le plus impor­tant, c’est qu’il dise où il a mal, qu’il puisse formu­ler une demande.” Cet appren­tis­sage de l’au­to­no­mie au contact des autres, c’est la mission de l’école inclu­sive. »

Vision­nez gratui­te­ment le docu­men­taire La Classe des cocci­nelles sur cortex-media.tv

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