Au fond de la halle 1 des Usines Fagor-Brandt, d’étranges poupées à taille humaine semblent se mouvoir avec difficulté sur une plage de sable. Courbées vers l’avant, les articulations déformées et sans visage, ces zombies qui portent des gants de ménage et des pelles ressemblent à des travailleurs exténués. Dans leur prolongement, c’est toute une installation faite de pieux en bois accessoirisés de gants, bottes et parapluies qui se dresse.
Pour l’artiste sud-africain Simphiwe Ndzube, ces sculptures représentent deux groupes de personnages : les fossoyeurs et les personnes spirituelles, qui mènent un combat contre l’exploitation et en faveur de l’évolution. On pense surtout aux pays du sud pressurisés par les pays riches, et on ne peut s’empêcher de voir, à travers ces poupées zombies sur la plage et deux autres qui rament dans une barque, les migrants qui chaque jour, tentent de traverser la Méditerranée au péril de leur vie. Une œuvre lourde de sens mais qui permet d’aborder avec les enfants des sujets d’actualité, alors que sa forme carnavalesque et colorée attisera à coup sûr leur curiosité.
Journey to Asazi + In the land of the blind the one eyed man is king ? de Simphiwe Ndzube, aux Usines Fagor-Brandt, 65 rue Challemel-Lacour, Lyon 7e. Biennale d’art contemporain jusqu’au dimanche 5 janvier 2020. Du mardi au vendredi, de 11h à 18h, le week-end de 11h à 19h. Tarif : de 9 à 17€, gratuit pour les – 15 ans. Tél. 04 27 46 65 65.
biennaledelyon.com
Par Caroline Sicard